mercredi 25 mai 2022

Déforestation et réchauffement climatique

De sommets en sommets, des montagnes de questions et une forêt d’inquiétudes!

Les réflexions sur les « agressions » subies par notre planète peuvent paraitre à certains comme un message répétitif, tellement le sujet a été abordé et traité à outrance. La terre, "notre maison commune" selon le pape François, est malmenée et son avenir ou du moins le nôtre, se trouve menacé.

Qui est l’auteur de la menace ? L’homme, l’espèce la plus prometteuse de l’univers !

Les conséquences de ces « agressions » de la terre éveillent et réveillent de plus en plus de consciences en raison de leurs impacts négatifs sur la planète et leurs effets dévastateurs. Les débats sur la destruction de l’environnement mondial deviennent une préoccupation majeure tant au niveau politique, scientifique, universitaire, qu’au sein de la société civile, incluant les confessions religieuses.

Maintenant, et avec retard je crois, car les problèmes auraient dû mobiliser tôt les consciences mais sans doute les risques semblaient lointains et peu probables. Dès lors, on vole de sommets en sommets, de conférences en conférences. Des lois sont votées, des décrets et des arrêtés sont pris par ci par là, mais la nature, n’obéit pas aux déclarations. Il faut agir …

De sommets en sommets, disions-nous!

  • En 1992, à Rio de Janeiro eu lieu « le sommet de la terre » au Brésil, la conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (CNUED). Premier sommet mondial sur le climat/déclaration de Rio.
  • En 1997, protocole de Kyoto (Japon) qui le renforce.
  • En 2002, le sommet mondial sur le développement durable à Johannesburg.
  • En 2012, la conférence des Nations Unies sur l’environnement : Rio +20.
  • Les objectifs du développement durable (ODD) remplacent les objectifs du millénaire pour le développement (OMD), conférence des parties sur le climat, à Paris Cop21, en 2015 puis celle récente de Glaslow en Irlande.
Mais peu avant, l’on se rappelle de la convention de Ramsar (IRAN) signée le 2 février 1971 pour la protection des zones humides. C’est un traité intergouvernemental qui sert de cadre pour l’action nationale et la coopération internationale en faveur de la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources.

L’on peut tant se rappeler du sommet mondial de Bali en 2007 sur le climat pour donner suite au protocole de Kyoto après 2013, consistant à mettre sur pieds des dispositifs dédommageant les états qui luttent contre la déforestation ; question de rémunérer ainsi des tonnes de carbones qui ne seront pas parties en fumée, de rétribuer les déforestations évitées (1). C’est notamment la conférence de Copenhague (Danemark) qui réunissait 170 pays en 2008 et qui consistait à négocier les nouveaux engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre après 2012.
Citons ici aussi la convention sur le commerce international des espèces de la faune et de la flore sauvage menacées d'extinction (CITES) signée à Washington depuis 1973.

De l'opportunité de tels sommets/conférences


De telles rencontres sont importantes pour autant qu’elles prouvent tout au moins, la prise de conscience globale des problèmes environnementaux au niveau de la planète terre. On y prononce des discours, des textes y sont élaborés… rien de plus. Des chapelets d’intentions comme on dit. Leur application par les états signataires pose problème. Des textes élaborés par des experts, lus par une minorité d’élites, entendus par quelques-uns et jamais vus ni entendus par plusieurs.

On peut cependant s’interroger sur leur opportunité surtout pour les pays pauvres d’Afrique et d’Amérique latine. Certes les problèmes évoqués au cours de ces rencontres internationales et les décisions qui en découlent sont proposés aux états, mais sans résultat concret, sans actions concrètes conséquentes même par les états qui les ont ratifiés.

Peut-être que compte tenu de la complexité des problèmes environnementaux et la rapidité de leurs effets, les solutions ne peuvent qu’être lentes et longues à trouver dans un contexte de pauvreté, de conflit par endroit et de misère surtout pour l’Afrique.

La déforestation : préoccupation majeure lors des sommets


Depuis le début des années 2000, pratiquement chaque mois nous apporte de nouvelles données qui indiquent comment le changement climatique affecte déjà profondément et affectera davantage encore le couvert forestier mondial.

Cela est d’autant préoccupant quand on connait les multiples fonctions que représentent les forêts tant au niveau écologique, économique que social et culturel.

Des fonctions environnementales qui, à la faveur des progrès de connaissances scientifiques apparaissent chaque jour plus précieuses, innombrables et inestimable en ce qui concerne la contribution au cycle de l’eau, la régulation du climat, la protection des sols, le stockage du carbone, l’entretien et la maintenance de la biodiversité...

Sans elles, les sècheresses et les inondations s’amplifient, les terrains s’érodent, le climat se réchauffe. Sans elles, les espèces végétales et animales disparaissent (2).

Selon la Banque mondiale, dans les pays en développement, 1,2 milliards de personnes dépendent du système mondial d’exploitation agro-forestier qui favorise la productivité agricole et assurent des revenus (3).

Les forêts abriteraient plus de 80% de biodiversité terrestre, deux tiers de toutes les espèces vivantes. Et le déboisement pourrait être responsable de la disparition de cent espèces par jour selon la FAO (4).

Le réchauffement climatique : une hantise, même pour les églises


Les pays industrialisés, à revenus élevés sont responsables à 64% des émissions des gaz à effet de serre depuis 1850, mais n’en supporte les conséquences qu’à hauteur de 20% tandis que les pays pauvres d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine à l’origine de 2% de ces émissions en paient les frais à hauteur de 80% (5).

Au sommet de Copenhague en 2009, les pays Africains avaient demandé que les nations industrialisées prennent des mesures concrètes pour réduire le réchauffement à 2ºC et diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre de 25 à 4%. Mais ils n’ont pas été entendus, au vu de l’ampleur actuelle du phénomène. Les Etats Unis et la Chine, premiers pays pollueurs ne suivent guère ces mesures.

Déjà en 1971, le Pape Paul VI, un des grands porte-voix (6), avait évoqué le problème écologique, en le présentant comme une crise qui est une "conséquence dramatique" de l’activité sans contrôle de l’être humain. "Par une exploitation inconsidérée de la nature ; l’être humain risque de la détruire et d’être à son tour la victime de cette dégradation" (7)

Le Pape Jean-Paul s’est, lui aussi préoccupé de cette thématique. Dans sa première encyclique, il a prévenu que: " l’être humain semble ne pas percevoir d’autres significations de son milieu naturel que celles de servir à un usage et à une consommation dans l’immédiat". Il a appelé par la suite à une conversion écologique globale. La destruction de l’environnement humain est très grave parce que non seulement Dieu a confié le monde à l’être humain mais encore la vie de celui-ci est un don qui doit être protégé des diverses formes de dégradation (8).

Le Pape Benoit VI, lui, a proposé de reconnaitre que l’environnement naturel est parsemé de blessures causées par notre comportement irresponsable (9).

Quant au patriarche Bartholomée de l’église orthodoxe, il s’est référé à la nécessité de se repentir pour chacun de ses propres préjudices causés à la planète : " … que les hommes dégradent l’intégralité de la terre en provoquant le changement climatique, en dépouillant la terre de ses forêts naturelles, ou en détruisant des zones humides… en contaminant les eaux, le sol, l’air et l’environnement par des substances polluantes, ce sont des péchés car un crime contre la nature est un crime contre nous-même et un pêché contre Dieu.’’ (Discours à Santa Barbara, le 08/11/1997 Cité par le Pape François) L’actuel Pape François en exercice, qui a consacré toute une encyclique à la question de l’écologie, a également dit tout haut que nous devons aussi nous confesser chaque fois que nous aurons détruit ou mutilé un arbre.

Les messages d’avertissement des chefs religieux sur la destruction de l’environnement sont-ils écoutés? Parviennent-ils aux croyants et autres « personnes de bonne volonté » auxquels ils sont adressés ? La réponse me semble non !

Pour leur part, les pasteurs et nombreux autres chefs religieux semblent plus préoccupés par la prospérité matérielle, le salut des âmes que l’amplification d’interpellations sur la sauvegarde de "la maison commune". Même au sein de la toute puissante Eglise catholique, peu d’allusions faites dans les différentes homélies sur les messages d’avertissements des souverains pontifes, messages liés aux dangereux phénomènes du réchauffement climatique! Et les rares fois où le problème est évoqué, c’est du bout des lèvres. Néanmoins, à Bukavu, Mgr l’archevêque avait exhorté à chaque famille de planter au moins un arbre dans sa parcelle…

Ainsi, les acteurs du changement à la base sont privés de l’accès à l’information sur les dangers réels que présente la destruction de l’environnement. Reste les "privilégiés", des gens au "sommet" qui sont souvent sans relai avec la base, les populations rurales pauvres, victimes innocentes des conséquences des changements climatiques provoqués par les riches.

Des montagnes de questions


Pauvreté et destruction de l’environnement


Les forêts d’Amazonie et celles du bassin du Congo en Afrique centrale sont, nous dit-on chaque jour, les "poumons du monde". Elles sont aujourd’hui menacées par le déboisement.

L’ampleur de la déforestation s’apparente à un désastre écologique et social : 130.000 km2 par an, 13 millions d’hectares déboisés par an, soit plus de quatre fois la Belgique, un quart de la France (FAO, 2007).

Sont particulièrement concernées : l’Amazonie, l’Afrique centrale et l’Indonésie. En cause, la survie des pauvres, l’industrie agroalimentaire et forestière ainsi que le consumérisme des riches (10).

En RD Congo, en Afrique centrale, les paysans, en quête de terres agricoles ne connaissent pas les frontières.

En effet, ils n’ont pas d’autres alternatives offertes pour la survie et deviennent sans le savoir, les prédateurs inconséquents d’écosystème dont ils sont ensuite les premiers à payer la dégradation. La pression des pauvres sur les forêts à la recherche des moyens de subsistance s’accroît inexorablement du jour au jour.

Pour s’en apercevoir, il suffit par exemple de parcourir les territoires de Fizi, Mwenga, et Shabunda en province du Sud Kivu. N’eut été l’instauration des parcs et la crainte des groupes armés dans les forêts de l’Est de la RD Congo, auxquels il faut greffer l’absence de routes, je crois que les forêts congolaises de l’Est auraient en grande partie disparu depuis longtemps.

La réserve de chasse de la Lwama/Fizi, la réserve naturelle d’Itombwe (RNI) entre Fizi et Mwenga et le Parc national de Kahuzi Biega (PNKB) entre le territoire de Kabare et Shabunda sont désormais des "îlots de forêts".

Le déboisement irrationnel s’observe aussi à la lisière de la forêt du Mayumbe au Congo central, après la ville de Matadi à l’Ouest du pays où l’on voit, à perte de vue, des "arbres orphelins" de la forêt primaire, comme les appelle les tribus Ntumu du sud du Cameroun. Ce sont des arbres laissés par les paysans après la dévastation d’une forêt en vue d’assurer la régénération de celle-ci lorsque les champs retournent en jachère (11). Les auteurs de ces saccages écologiques se rendent-ils compte des externalités négatives de ce déboisement en termes de dégradation des écosystèmes et de perturbations climatiques? Non évidemment !

RD Congo: quand le mauvais exemple vient d’en haut


C’est connu et les estimations convergent. La déforestation, à son rythme actuel est responsable de 20 à 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, principale cause du réchauffement de la planète. Dans les pays tropicaux d’Afrique et d’Amérique latine, 35% des émissions sont dues aux déboisements et jusqu’à 65% dans les régions les plus pauvres. Ce déboisement déploré n’est pas seulement alimenté par la pauvreté, il est aussi dû à une quasi absence de l’état ou son caractère mafieux et/ou les deux à la fois, ainsi qu’à l’absence des moyens et une forte corruption qui laisse les coudées franches aux entreprises forestière détentrices des confortables concessions. Selon l’économiste Alain Karsently du centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) (1&) : "le niveau élevé de la corruption et l’implication personnelle fréquente du milieu politique et administratif dans l’économie forestière minent le système de régulation".

En RD Congo, cela peut se vérifier si l’on se fie aux rapports des médias.


Personne ne connait la suite réservée au directeur de Cabinet du Ministre de l’environnement Madame Eve Bazaiba en charge du secteur forestier. Ce directeur de cabinet aurait vendu des concessions forestières à des multinationales à l’insu, semble-t-il, de la Ministre de tutelle qui l’avait dénoncé et diffusé sur la radio Okapi en date du 11 février 2022.

Tout récemment, mardi 29 mars 2022, la Radio France Internationale captée à Bukavu à l’est de la RD Congo, a déclarée avoir eu accès à des documents secrets selon lesquels, il y a deux ans, le président de la RDC en exercice, Félix A. Tshisekedi aurait procédé à la vente, de gré à gré, des concessions forestières à des étrangers. Incroyable !

Mais, peut-être se disent-ils comme l’ancien Président du Brésil Lula Da Silva, « Les pays riches sont malins, ils édictent des normes contre la déforestation après avoir détruit leurs propres forets ». Lula s’appuyait sur une étude réalisée par l’institut Brésilien de recherches agronomiques (Embrapa) où il était démontré que l’Europe n’a conservé que 0,3% de forêts existantes il y a 8000 ans contre 69% au Brésil (Le Monde du 1er Mars 2007).

Tout récemment, le ministre Britannique du secteur a parlé de l’opacité dans la gestion du secteur forestier en RDC. Mais, selon la presse congolaise, la palme d’or des Ministres ayant vendu illégalement le plus de concessions forestières revient à monsieur Claude Nyamugabo Bazibuhe ancien gouverneur du Sud-Kivu et dernier ministre de l’environnement de Joseph Kabila. Sur une période de 6 ans, soit de juillet 2014 à mai 2020, le ministère de l’environnement et du développement durable a connu 5 ministres et un intérimaire. Et tous sans exception se seraient compromis, d’après l’inspection générale des finances (IGF).

« Entre septembre 2019 et mai 2020, en violation du code forestier et du moratoire, Nyamugabo avait vendu en procédure de gré à gré 11 concessions forestières. Toutes ces transactions sont considérées comme étant des actes de cession, location d’échange ou même de donation entre concessionnaires, et pourtant c’était des nouvelles ventes », lit-on dans ledit rapport (12).

En 2e position, vient Amy Ambatobe Nyongolo, Ministre de l’environnement dans le gouvernement Tshibala. Actuellement, député national comme Claude Nyamugabo. L’IGF lui reproche d’avoir bradé 7 concessions forestières sous mode de gré à gré, au grand dam du trésor public et des communautés locales.

Vient en 3e position Robert Bopolo Bogeza, Ministre de l’environnement pendant 1 an et 3 mois dans le gouvernement Matata 2. L’IGF lui reproche d’avoir vendu illégalement 5 concessions forestières sans que le trésor public et les communautés locales n’en tirent un rond.

Le suivant en termes de nombre de concessions bradées est Bienvenu Liyota. Il fut ministre de l’environnement pendant 9 mois et 17 jours, également dans le gouvernement Matata 2. Il lui est reproché à son tour d’avoir vendu 3 concessions forestières du domaine privé de l’Etat sans que le trésor public n’en tire aucun bénéfice. Liyota est actuellement député national.

Grace à l’alchimie électorale de 2018 et des solides piliers financiers dans les régimes successifs, tous se sont mués en députés nationaux pour obtenir une immunité en cas de poursuite judiciaire (incertaine bien sûr, mais on ne sait jamais !).

Malgré ces abattages impitoyables et illégaux des forêts par ceux qui avaient la charge de les protéger, aucune poursuite judiciaire à leur endroit. Comment ne peuvent-ils pas songer à installer des pépinières d’arbres dans différentes chefferies et secteurs de leur pays et atténuer un tant soit peu ainsi les conséquences climatiques et économiques de leurs crimes ?

Revenant sur le rapport d'audit de l'Inspection générale des finances (IGF) qui accable la gouvernance forestière en RDC de 2014 à 2020, Eve Bazaiba, actuelle Ministre de l’environnement, a annoncé la suspension de tous les contrats indexés par ledit rapport. Ce qui est encourageant.

Il s’agit de concessions forestières d’une superficie de1.966.630 hectares (aux bas mots)! 5 de ces 12 concessions avaient été attribuées à la société Maniema Union du puissant Général Gabriel Amisi dit Tango Fort, des Forces armées congolaises, très proche de l’ancien Président Joseph Kabila (13). En 2005, 103 entreprises forestières avaient reçu des concessions comprenant 14,75 millions d’hectares de forêts (14).

En somme, d'après l'IGF, 18 concessions forestières du domaine privé forestier de l'Etat avaient été vendues illégalement entre 2014 et 2020 par les ministres successifs de l'environnement. Ceci en violation du code forestier et du moratoire (15). Et, on en est là, en RD Congo !

En Amérique latine, l’appropriation des terres par la corruption, l’intimidation et la falsification des titres de propriété forestiers est tellement répandue qu’elle porte le nom de « Grilagem » du mot portugais « grilo » ou alors criquet.

Au fait, ceux qui s’y adonnent « les grileiros » sont connus pour leur talent à faire vieillir prématurément des faux titres de propriété dans les tiroirs où ont été placés des criquets affamés (16)!

On n’arrête pas le progrès !

Une forêt d'inquiétudes: les défis


L’accord de Paris sur le climat adopté en 2015 et signé par 192 pays a marqué, une étape importante des négociations climatiques, c’est le premier accord international destiné à réduire le gaz à effet de serre (GES).

Les projections actuelles prévoient que nos émissions grimperont jusqu’à 59 gigatonnes (GT) en 2030 si aucune mesure n’est prise d’ici là pour le limiter. Or le scénario raisonnable pour limiter le réchauffement sous le seuil de 2°C prévoit une baisse des émissions jusqu’à 42 GT, soit 17 milliards de tonne de différence.

Comment y arriver ? Les Etats sont des acteurs mais les populations ne voient aucune mesure d’application pour l’atténuation du phénomène. Quand agir et comment ?

Au niveau mondial, selon plusieurs sources, la gouvernance environnementale malgré les nombreux sommets et conférences, se heurte à divers défis comme :
  • L’existence des structures parallèles et concurrentielles ;
  • Des contradictions et des incompatibilités entre acteurs ;
  • La concurrence entre multiples accords provenant d’organisations différentes et comportant des objectifs, des règles et processus différents.
  • Le chainon manquant entre l’échelle mondiale et l’échelle locale etc.
  • L’apparent consensus dans la mobilisation mondiale pour atténuer le réchauffement climatique en préservant les forêts est lourd de contradictions et d’intérêts antagoniques lorsqu’il n’aggrave pas lui-même le problème (17)« Lorsqu’on est dans l’urgence, on se passerait bien de ces sommets aux moissons si médiocres » disait Nicolas Hulot de Ushuaia nature sur TF1, critiquant les sommets de Rio et celui de Johannesburg (18).
En outre les forêts ne font pas partie des biens publics mondiaux. Elles sont soumises à la stricte souveraineté des Etats. Un pays peut actuellement laisser détruire ses forêts pour la production du biocarburant ou pour l’exploitation illégale du bois. La question d’une gouvernance mondiale des forêts se pose de plus en plus (19); Gouvernance difficile à réaliser suite à la souveraineté des états sur les forêts comme ci-dessus évoqué !


En définitive


Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, la déforestation est une question très complexe dont les solutions ne peuvent être simples. Il est utile d’investiguer à plusieurs niveaux pour une combinaison d’approches pouvant permettre une utilisation efficiente des ressources forestières pour une meilleure rentabilité.

Quoi qu’il en soit il faudrait 3 niveaux d’intervention : la communauté internationale, les états avec leurs services compétents en la matière et enfin le niveau de base constitué des collectivités rurales et de la société civile.

Le chainon manquant entre le sommet au niveau international et national avec le local reste un problème.

La prise de conscience des problèmes climatiques devrait être une préoccupation majeure pour toute l’humanité et cela à tous les niveaux.

L’humanité semble progresser en se blessant elle-même. La guerre en Ukraine fait déjà planer le péril atomique, un spectre de l’auto-destruction.

Si elle en échappe, un autre péril de l’auto-destruction l’attend, celui du réchauffement climatique planétaire en cours.

Dieu, dit-on pardonne toujours, l’homme parfois, la nature jamais !

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(1) Bernard Duterme, Déforestation causes, auteurs et enjeux, Alternative sud, vol 15, 2008
(2) Rapport du CIRAD, 2008
(3) Rapport de Banque mondiale, 2004
(4) www.FAO.org, forestry, www.worldbank.org, forests and fofestry cité par Bernard Duterme, Alternatives sud nº15-2008, P8
(5) Banque mondiale, Rapport annuel, 2010
(6) Ceci suite à la grande audience de l’Eglise catholique de par le monde.
(7) Lettre apostolique, octogesima adv.,14/05/1971, cité par le Pape François in Laudato Sii, lettre encyclique, P8, 2015
(8) Saint Jean Paul II, cité par le pape François, in loué soit tu, Ed. Salvar, P.8, 2015
(9) Benoit VI cité par le Pape François, Op. Cit.
(10) Bernard Duterme, Deforestation : causes ; acteurs et enjeux. Alternatives sud vol 15-2008 p 7
(11) Alain Karsenty, Déforestation, Alternatives sud vol 15
(12) Rapport de l’inspection générale des finances, mashariki RDC, https://masharikirdc.net/?p=15131, du 6 avril 2022
(13) www.7sur7.cd du 27 Avril 2022
(14) World rainforest movement, Bulletin no117 ,2007
(15) Eve Bazaiba, 7SUR7.CD, https://www.7sur7.cd/2022/04/13/rdc-eve-bazaiba-annonce-la-suspension-des-contrats-de-concessions-forestieres-indexes, du 13 avril 2022
(16) National Geographic,2007
(17) Bernard Duterme,ibidem,p .27
(18) Nicolas H in Jeune Afrique no 2210, Mai 2003, P 107
(19) CIRAD,2007, op cit