vendredi 25 mai 2018

La commercialisation de l’éducation: atteinte aux droits des enfants!

Détruire un pays au travers de son système éducatif…


Tout état responsable et moderne s’occupe sérieusement de l’éducation de ses jeunes. L’éducation est même un des indices de développement humain. Depuis plus de deux décennies, le système éducatif congolais va de mal en pis. Devant l’incapacité à prendre en charge le secteur de l’éducation, à l’époque de feu président Mobutu, une longue grève des enseignants fut déclarée en 1991 et l’année scolaire fut déclarée blanche. Pour sauver les enfants, disait-on à l’époque, il fut introduit une initiative de suppléer momentanément la prise en charge des enseignants en attendant que l’Etat s’organise, en invitant les parents à payer « une prime d’encouragement » aux enseignants (valeur minime d’un savon au moins). Tant que c’était provisoire, les parents n’y virent aucun mal.
Mais que n’aura-t-on pas vu, vécu et entendu 25 ans après ? Un véritable cauchemar, une catastrophe.


Aujourd’hui, le monde entier parle du terrorisme ici, des armes de destruction massive là-bas (Syrie) mais on oublie que les jeunes congolais meurent massivement à petit feu d’une autre mort, la mort intellectuelle due à la marchandisation de l’éducation. Et personne n’en parle. Pourtant, ne dit-on pas: « Si vous voulez détruire une nation, il faut tuer son système éducatif» ?

Ce que vivent aujourd’hui les enfants congolais en matière d’accès équitable à l’éducation et ce que vivent les parents par rapport à la scolarisation de leurs enfants est un véritable cauchemar. Cette question de la « prime » payée aux enseignants est devenue une véritable épine aux pieds de parents, un crime, que personne ne veut enlever ni stopper, sauf les familles victimes qui n’en peuvent plus. Depuis plusieurs années la misère du peuple n’a fait que croître jusqu’à ébranler les droits fondamentaux, toutes générations confondues (santé, éducation, dignité humaine, environnement sain, etc.). Aucune médication politique forte n’a été administrée à ce problème social.

Des frais scolaires: coûts directs et coûts d’opportunités


Lorsqu’on jette un regard sur les différents textes légaux qui fixent les frais scolaires (arrêtés ministériels au niveau national, arrêtés du gouverneur en province) depuis cinq ans, on constate malheureusement que tout est fait pour faire saigner et ponctionner les parents. A chaque nouvelle année scolaire, un arrêté du gouverneur introduit non seulement une nouvelle charge dans le lot des frais scolaires légaux mais aussi augmente exponentiellement sa valeur en argent. Ainsi, par exemple, le minerval est passé subitement de cent francs à mille francs congolais, la prime d’assurance doublée (passent de cent à deux cent), les frais de participation au test national de fin d’études primaires (TENAFEP) de trois mille francs à douze dollars, les frais de participation aux examens d’Etat de six dollars à quarante dollars, etc.

Par ailleurs, d’autres nouvelles charges ont été introduites: les frais de fonctionnement des bureaux des gestionnaires d’écoles, les frais de promotion de l’éducation (FOPED), les frais d’intervention ponctuels très variants avec un taux de croissance qui va jusqu’à 900%, des frais de mise en valeur de la parcelle de l’inspection provinciale de l’enseignement primaire et secondaire (EPSP) payé par élève, les frais de prise en charge des assises scolaires dont la valeur est très fluctuante selon les nombres de classes de chaque école. Tous ces frais dit légaux soulèvent un questionnement sur leur destination finale et leur utilisation, puisque rien ne s’améliore dans le secteur éducatif, bien au contraire. Tout indique qu’ils soient destinés à autre chose qu’à améliorer substantiellement le système éducatif qui en aurait pourtant bien besoin… Mais il y a plus. Car si on en restait à ces frais là, c'eut été peut-être supportable. Mais s’y ajoute la fameuse prime aux enseignants (que d’aucuns appellent triple crime) qui s’est multipliée par scissiparité en plusieurs autres frais illégaux imposés aux parents et qui ont transformé les milieux éducatifs (écoles) à des boutiques commerciales de l’éducation, réservées aux plus offrants et nantis de la société. La « prime » est devenue un véritable moyen de survie pour tous les gestionnaires des écoles, toutes tendances confondues (églises catholique, protestante, confessions religieuses et autres privés, …) au point qu’ils ne veulent plus entendre parler de sa suppression définitive. L’école est devenue un véritable business payant avec comme conséquence, la prolifération des écoles qui ne remplissent les normes. « Nous avons besoin de l’effectif et non de la discipline et des échecs » entend-t-on dire certains gestionnaires des écoles.

L’arrogance, l’égoïsme, le mercantilisme, la malhonnêteté ont chassé toutes les valeurs qui entouraient l’éducation : l’amour du prochain, la solidarité, le patriotisme dans les milieux scolaires. Bref, les principes psychopédagogiques requis dans les milieux éducatifs se sont envolés. L’enfant n’est plus au centre de l’éducation: s’il n’est pas capable de payer la prime exigée par l’école et dans le temps, il ne compte plus. L’école est devenue une véritable jungle, un « no man’s land ». On a beau dire, critiquer, interpeller, menacer de grève, rien ne change!

Des frais illégaux avec appréciation monétaire très variée et galopante


Les gestionnaires des écoles ont la facilité de créer chaque année une nouvelle nomenclature de frais. Mais de manière générale les parents payent pour chaque élève selon les écoles: la prime des enseignants (répartie en quatre catégories 1-25$, 26-50$ , 51-100$ et plus de 100$ par trimestre), les frais d’études (avant et après les cours), les frais d’informatique ou achat d’ordinateurs même quand l’école n’a aucun ordinateur, les frais d’achat de logo (écusson à coller sur la poche de la chemise ou de la blouse blanche), les frais de réhabilitation de la cour de l’école, les frais de confirmation d’inscription, les frais d’accompagnement des dossiers à l’inspection, les frais de réparation mobiliers, immobiliers, de laboratoire, de bibliothèque, d'infirmerie (même quand il n’y en a pas et c’est le cas le plus souvent), les frais d’achat obligatoire de l’uniforme, des ketch, des journaux de classe, de cahier de communication et autres fournitures scolaires, les frais destinés aux représentants légaux surtout pour les écoles protestantes, les frais de sorties (balades avec les élèves), la prime de vacances (juillet et août), les frais de pré-tests, les frais d’accueil des chef de centre d’examens d’Etat, les frais de relais inter chefs d’établissements scolaires, les frais des photos, de constructions, de section, d’achat des chaises, les frais de fête, les frais de rame de papier, les frais de macaron et autres imprimés, les frais des papiers hygiéniques, les frais de prière (prendre en charge le prêtre ou le pasteur qui vient faire la messe ou le culte à l’école) , les frais de matériels didactiques, les frais de tombola ou loterie, les frais de la fondation Winnie Mandela, etc...

Aperçu sur la situation socio-économique en RDC: cas du Sud-Kivu


Selon le PNUD (1), la RDC se classe encore parmi les pays les plus pauvres du monde six fois inférieur à la moyenne africaine. Cette situation a eu des incidences graves sur l’éducation. Selon le Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSCRP) publié en 2006, la proportion de personnes en dessous du seuil de pauvreté en 2005 était estimée à 69,2 % au niveau national. Elle était plus forte en milieu rural (71,7 %).

Le taux de pauvreté au Sud-Kivu était de 84,7%: presque six habitants sur sept (2) vivent en dessous du seuil de pauvreté avec des indices de la profondeur et de la sévérité de la pauvreté élevés.

En 2012, une enquête du ministère de l’enseignement primaire et secondaire avait démontré que plus de la moitié des ménages congolais avait un revenu de moins de 50 USD par mois et un ménage sur cinq avait un revenu mensuel compris entre 50 et 100 USD. En milieu rural, 70,4 % des ménages avaient moins de 50 USD. Cela étant, le risque d’abandon scolaire est plus important en milieu rural qu’en milieu urbain.

Plusieurs travaux ont démontré qu’il y a une relation positive entre le niveau de vie du ménage et la scolarisation des enfants en Afrique subsaharienne. Autrement dit, plus le ménage est aisé, moins les enfants seront en dehors de l’école. Mais alors combien des ménages sont aisés aujourd’hui au Congo et au Sud-Kivu ?

La gratuité de l’enseignement, un véritable mythe!


La constitution de la République à son article 43 consacre la gratuité de l’enseignement: « toute personne a droit à l’éducation scolaire. Il y est pourvu par l’enseignement national… L’enseignement primaire est obligatoire et gratuit dans les établissements publics. »

La réalité est toute autre: l’éducation se paye chère et visiblement les enfants sont plus perdants non seulement du point de vue de la qualité de l’enseignement qu’on leur donne mais aussi du fait de la prime, l’accès à l’éducation est devenu sélectif et réservé aux familles nanties. Accéder à l’école c’est un problème, s’y maintenir et faire un cursus normal jusqu’au bout c’est un autre, voire le plus difficile.

Le taux de déperdition scolaire est élevé chaque année principalement à cause de l’exorbitance de tous les frais à payer par élève. Pourtant, chaque année il y a des campagnes « tous les enfants à l’école » des agences des nations unies et autres ONG pour sensibiliser les parents à amener les enfants à l’école. Pourquoi ne fait-on des campagnes pour les maintenir à l’école jusqu’au bout ?


La commercialisation de l’éducation et ses conséquences sur la société


Plus de 73% des frais (légaux et illégaux) de scolarité sont pris en charge par les parents alors que leur situation économique ne s’est guère améliorée. Les complicités sont nombreuses et de toutes parts (l’Etat, les religieux et les religieuses, les pasteurs, les imams, …)
Plusieurs comités des parents et syndicats d’enseignants ne jouent plus leurs rôles, sont devenus complices d’autant que dans la clé de répartition de tous ces frais, ils y ont chacun un pourcentage (5%) pour le fonctionnement de leurs bureaux. Les parents en ont le vertige et ne savent plus à quel saint se vouer. Certains d’entre eux, face à leur incapacité d’assumer les charges scolaires, ont développé des maladies cardio-vasculaires, psychosomatiques. Car pour les Congolais, la scolarisation des enfants reste une des premières priorités, avant même la santé.

L’abandon scolaire (précoce) fait subir aux individus et à la société entière d’importants coûts. Il contribue à l’analphabétisme répandu, au chômage voire au crime dans certaines sociétés, à l’insécurité tous azimuts, à la fracture sociale. Car il se crée un fossé entre une partie des enfants socialement intégrée à l’école avec une autre constituée des enfants économiquement et socialement exclus de l’école, victimes ou déshérités. Ainsi cette commercialisation de l’éducation devient chaque jour davantage un mécanisme de répétition ou de perpétuation des inégalités sociales, un mécanisme de reproduction des hiérarchies sociales. Les enfants de pauvres auront toujours de très faibles chances d’accéder à l’école et ou de faire un cursus normal. Ce qui enfreint à l’égalité de chances d’accéder à l’éducation et autres droits des enfants.

Pierre Bourdieu (3) a, par sa théorie de la reproduction sociale, démontré comment la position sociale des parents constitue un héritage pour les enfants. Ainsi, certains enfants héritent de bonnes positions sociales, ils les appellent « les héritiers » tandis que d'autres au contraire sont les déshérités. Cette situation est entretenue par l’inégale répartition du capital économique et social entre différentes classes sociales. En augmentant chaque année des frais scolaires éloignés de la réalité économique de la population, on prolonge la reproduction des classes dominantes et des classes dominées.

Que coûte à l’Etat congolais l’application des prescrits de tous les textes internationaux et nationaux qu’il a ratifié et signé en matière de la protection des droits des enfants ? La jeunesse c’est l’avenir d’une nation: en lui assurant une bonne éducation, on assure les arrières de la nation. Il n’y a pas de formule miracle pour surmonter les inégalités dans l’éducation. Il faut que les politiques stabilisent les frais scolaires conformément au revenu des ménages, qu’ils renforcent et stabilisent le pouvoir d’achat des congolais, suppriment définitivement la fameuse prime. Il faut un engagement politique soutenu en faveur de la justice sociale, de l’égalité des chances et des droits fondamentaux des enfants au Congo-Kinshasa.

Où va la République Démocratique du Congo ?

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(1) PNUD, Profil résumé. Pauvreté et conditions de vie de ménages au Sud-Kivu, mars 2009
(2) An Ansoms et Wim Marivoet, Profil socio-économique du Sud-Kivu et futures pistes de recherche, étude publiée à Anvers en mai 2010
(3) Pierre BOURDIEU et Passeron, Les Héritiers, paru en 1964


lundi 5 février 2018

Les élections sous conditions en RD Congo... Qui, pour y croire?

En novembre 2017, après le passage à Kinshasa de la diplomate américaine auprès de l’ONU Nikki Haley, la commission électorale nationale indépendante (CENI) a publié un calendrier électoral, sous une pression internationale sans pareille. La femme d’Etat américaine avait lâché que : « les USA ne financeront pas les élections qui iront au-delà de 2018 ». Quelques jours seulement après cette déclaration, le calendrier est sorti, alors que pendant toute l’année, le peuple réclamait en vain à corps et à cris sa publication conformément aux accords politiques signés sous l’égide de la conférence épiscopale du Congo, « CENCO », lesquels prévoyaient les élections au 31 décembre 2017.

En effet, les évènements se suivent et ne se contredisent pas et comme disait Machiavel: « celui qui ne perçoit pas les maux quand ils naissent n’est vraiment pas sage ».

En janvier 2015, le pouvoir Kabila voulut passer en force en conditionnant les élections prévues à la fin de son deuxième et dernier mandat constitutionnel, soit le 19 décembre 2016, à un recensement de la population qui devait durer minimum trois ans. Le peuple s’y était farouchement opposé. Des manifestations pacifiques durement réprimées ont obligé à trouver de nouvelles stratégies. On aura alors le dialogue de la cité de l’UA sous la conduite du togolais Edem Kodjo, le dialogue du centre interdiocésain avec la CENCO, les différents discours politiques des hommes au pouvoir, la non application délibérée des accords de la Saint-Sylvestre avec ses arrangements dits particuliers, la mauvaise foi manifeste dans la nomination des acteurs de la commission nationale de suivi des accords (CNSA)… Tout cela suscite évidemment un doute permanent et logique sur la volonté réelle du pouvoir de Kinshasa d’organiser des élections démocratiques, libres et transparentes, et ce, en dépit du calendrier électoral publié par la CENI.

Un calendrier électoral piégé par des « contraintes »


D’abord, faut-il rappeler que ce calendrier est déjà le troisième proposé. Les deux précédents n’ayant jamais été appliqués faute d’un consensus politique requis pour ce faire. L’actuel le sera-t-il au regard du contexte ? Ne porte-t-il pas déjà à son sein des germes de sa non-exécution ? Le non-respect effectif et de bonne foi des arrangements particuliers additionnels à l’accord politique du 31 décembre 2016 par les parties prenantes, n’est-ce pas là un obstacle majeur ? Comme le clame l’opposition politique, il faut crédibiliser le processus; il n’y a pas moyen d’aller aux élections dans un climat de méfiance totale entre les parties concernées. Autant d’éléments intrinsèques à ce calendrier font de lui la visée de toutes les analyses et des citoyens qui le boudent ou l’accueillent, à tort ou à raison, avec réserves et suspicions. Le moins que l’on puisse dire est que les conditions politiques actuelles ne sont pas rassurantes: les répressions et les atteintes aux libertés fondamentales, la promulgation d’une loi électorale aux allures de défi politique, l’arrogance du régime…

Par ailleurs, depuis sa publication, ce calendrier est assorti de quatre types des contraintes qui, selon la CENI, conditionnent son exécution effective: les contraintes légales, les contraintes financières pour l’organisation des scrutins, les contraintes logistiques et les contraintes politiques, sécuritaires. Ainsi, dix-sept contraintes réparties dans ces quatre types ont été publiées en annexe du calendrier par la CENI. Aux yeux du citoyen lambda, considérant le manque manifeste de volonté politique, ces contraintes risquent d’être le prétexte fondamental ou le cheval de Troie pour justifier la non-tenue des élections… Procès d’intention ou dissection prospective?

Les élections ne se préparent pas en un jour ni en un an mais durant toute la mandature; c’est dès le premier jour du début de son mandat qu’un gouvernement responsable prépare les élections prochaines. Et donc, en principe, c’est depuis 2011 que le pouvoir actuel est sensé les préparer, à travers ses différents budgets annuels. Mais, paradoxalement, depuis lors, le gouvernement crie à qui veut l’entendre qu’il n’a pas d’argent pour organiser les élections et multiplie des alibis politiques pour conserver illégitimement le pouvoir au-delà des prescrits constitutionnels. Entre-temps les hiérarques du pouvoir et leurs dépendants s’enrichissent cyniquement au détriment de la population dont la misère s’accentue chaque jour davantage.

Les contraintes ou pièges électoraux ?


Est-il un seul pays au monde qui a organisé les élections sans aucune contrainte, technique ou financière? Qu’est-ce qu'une contrainte au regard d’une volonté politique de faire? Ces contraintes ne constituent-elles pas en filigrane une sorte d’hyperplasie étatique qui risque d’asphyxier la tenue des élections, voire la CENI elle-même si jamais les échéances prévues ne sont pas tenues! Gouverner c’est prévoir; prévoir c’est prévenir!

Le pouvoir de Kinshasa a la majorité parlementaire requise dans les deux chambres de représentants; ainsi en dehors d’une stratégie politique, rien ne justifierait la non-adoption (dans le temps) des lois et autres mécanismes exigés pour l’organisation des élections. Il en est de même pour les contraintes financières et sécuritaires. La mobilisation des recettes est effective au pays, elle est caractérisée par des tracasseries financières (multiplicité des services), la surtaxation (double imposition, …) jusqu’à étouffer les initiatives locales. Toutes ces taxes n’ont pas de contreparties réelles et visibles. Alors où va cet argent pour que l’Etat puisse manquer de quoi organiser les élections? C’est sans parler des pillages et privatisation systématiques des ressources nationales par les hommes du régime…

En ce qui concerne le défi sécuritaire, il est curieux d’avoir des services à même de réprimer farouchement les manifestations pacifiques de la population, mais incapable d’endiguer l’insécurité sur le territoire national. A qui profite donc l’insécurité qui sévit sur l’étendue du pays particulièrement à l’Est? Nos articles précédents sur le blog peuvent y répondre. La vraie contrainte, c’est la privatisation des prestations des services publics (Armée, Police, Renseignement, Administration…) au profit d’un individu ou d’un clan politique.
Pourtant, le meilleur moyen de durer au pouvoir est d’avoir le peuple avec soi, tous les autres moyens sont des palliatifs, dit-on.

Malgré les contraintes évoquées, les élections présidentielles sont projetées au 23 décembre 2018, une date importante mais qui pourrait elle aussi passer à la trappe, comme celles du 19 décembre 2016 ou du 31 décembre 2017, très attendues par les congolais mais qui sont restées sans suites (fin effective du dernier mandat de Kabila et application de la constitution d'élection présidentielle selon la volonté de l’accord de la CENCO). « Celui qui vit d’espoir meurt de faim », dit-on. Cette date du 23 décembre 2018 sera-t-elle la vraie, la meilleure qu’attendent tous les congolais, la dernière du feuilleton ? Machiavel dit que « les hommes sont simples et obéissent si bien aux nécessités présentes, que celui qui trompe trouvera toujours quelqu’un qui se laissera tromper. Mais qu’il faut savoir que la nature des peuples est changeante, qu’il est facile de les persuader d’une chose mais difficile de les maintenir en cette persuasion ».